Dans cette interview, découvrez l’approche de Biagio Pancino sur la beauté d’une œuvre d’art et la subjectivité qui en découle. Entre humour et philosophie, Biagio Pancino partage avec nous son point de vue ouvert d’esprit et original sur la question du beau et du laid d’un objet d’art.
Sommaire
Comment détermines-tu la beauté d’une œuvre d’art ?
L : Il y a le beau pour un expert ou pour un artiste. Comment est-ce que tu reconnais qu’une œuvre d’art est belle ou pas belle ? C’est quand même un avis personnel, c’est subjectif !
B : Oui, c’est personnel et subjectif. En effet, comme je parle, c’est pas comme cela qu’il faut parler à la radio ou à la télé. Donc, il y a un apprentissage de comment s’exprimer !
L : Quand tu veux faire de la radio ou de la télé, il y a une méthode. Mais quand tu regardes une œuvre d’art, tu n’es pas un artiste : tu rentres dans une galerie et tu dis “c’est beau ou c’est pas beau”. Comme quand tu regardes une fleur ou une fille.
B : Parlons de la beauté en art. Qu’est-ce que la beauté en art ? C’est une pensée qui a été établie selon des canaux, selon des formes, selon des critères bien spécifiques. En effet, mon épicier se demande pourquoi une pomme de terre vaut 2 000 euros dans une galerie… Je lui réponds que ce n’est pas une épicerie mais une galerie. L’offre est toujours mise en cénacle dans un lieu bien spécifique : on voit une œuvre d’art dans un lieu bien déterminé.
🎨 Cette interview est aussi disponible en vidéo sur la chaîne Youtube de l’artiste Biagio Pancino.
Tout le monde peut-il avoir un avis sur une œuvre d’art ?
B : Chacun a sa culture et participe à sa culture. Je vais vous donner un exemple : même si une personne est née en Afrique et n’a jamais vu un tableau, elle est née au vingtième siècle, elle a des reflets du vingtième siècle, elle a une connaissance à soi. Tout individu ressent quelque chose face à un tableau.
L : Donc c’est émotionnel ?
B : Oui ! C’est l’œuvre qui fait surgir chez le spectateur l’objet de sa convoitise. Il est secoué par ce que l’œuvre donne. L’œuvre, si elle est vivante, porte avec elle une force qui génère le regard. L’œuvre parle, elle appelle, c’est la seule source de vie. C’est toujours l’œuvre qui commandite le choix.
L : Pourtant, qu’est-ce qui fait la différence entre ton avis et l’avis d’un autre expert ?
B : Mon avis vaut pour moi mais je ne vais pas détruire l’avis des autres.
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Comment tu détermines la valeur d’une œuvre ?
L : Comment est-ce qu’on peut déterminer la valeur d’un objet ? Il y a des gens qui vont faire un objet qui va générer un engouement énorme, qui va se vendre 15 000 à 30 000 euros. Quand on regarde vraiment l’objet on se demande pourquoi on donne de la valeur à cet objet-là ?
B : Le beau et le laid. C’est ça la question. Pourquoi on choisit le beau plutôt que le laid ? Dans notre éducation, depuis les Grecs, depuis les Romains, depuis la Renaissance, on a un concept du beau. La belle statue, la belle personne, la belle ceci, la belle cela. Le laid est confiné ailleurs. Je fais la distinction entre le beau et le laid car c’est un des problèmes de la subjectivité et du propos de regarder des toiles. Parce qu’on le veuille ou pas, on a une éducation du regard, on a une éducation historique qui fait qu’on a quand même un choix, une esthétique en soi. Il est certain que certains produits sont plus ou moins aptes à être acceptés que d’autres ! Il est certain qu’un petit paysage, pour quelqu’un qui n’a pas la culture, la forme ou les outils pour regarder cette œuvre d’art, sera plus apprécié qu’une œuvre de Picasso. Le choix est subjectif, primo. On est pris par quelque chose qui te rappelle de façon consciente quelque chose. Plus le niveau de connaissance sur l’art est haut, plus il est objectif.
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